En 2011, j’ai quitté Paris pour continuer à découvrir l’Amérique du Sud où j’avais vécu plus jeune. Je me suis retrouvé à Salta, dans le nord de l’Argentine pendant quelques semaines. J’avais déjà passé plusieurs jours dans cette ville en 2001, j’en gardais un très beau souvenir. Cette fois, j’ai voulu y habiter quelques temps, y travailler et me laisser porter par le hasard des journées. Les quelques pellicules que j’ai ramené de ce voyage retracent mon parcours dans cette campagne où j’ai partagé quelques moments avec des personnes rencontrées sur place.

Maxi a construit là-bas, à une heure de route de la ville sa propre maison en bois sans électricité. Il y cultive ses fruits et ses légumes en compagnie de son amie et de ses quatre chiens.

A une centaine de mètres de chez lui il construit régulièrement une piscine dans la rivière qui descend le long de la colline. Lorsqu’il arrive sur place, l’eau ne lui arrive pas aux genoux, alors sans dire un mot, lui et son amie se mettent à déplacer de lourds rochers pour freiner le courant. Au bout d’une heure environ, ils peuvent enfin se baigner et profiter de la piscine un moment. Et puis vient l’heure de partir. ils déplacent à nouveau les rochers pour rétablir le flux et ils rentrent à la maison tranquillement.

Un autre jour, je rencontre quelques argentins de visite à Salta dans l’auberge où je travaille. Nous décidons d’aller marcher en forêt pour nous éloigner du tumulte de la ville. Une fois sur place, nous croisons quelqu’un qui nous explique que nous empruntons les pas des deux jeunes françaises qui se sont faites tuées quelque temps auparavant. Nous n’avons presque pas parlé pendant les quelques heures où nous étions là, je me rappelle seulement du bruit de la forêt. Nous avons partagé un maté et nous sommes rentrés à Salta, profiter de la soirée.